Elle est cosmos

Elle est lumière miroitant à sa fenêtre
La goutte d’envie ruisselant sur la douche
L’énergie insufflant la volonté d’être
Le mouvement du souvenir qu’il touche

Brillante matinée au corps chaud
Printemps dévoilant ses infinis rayons
Le regard, elle caresse de beau
Ces rayons de cheveux blonds

Le cosmos défile le mystérieux infini
Sans attache aux aiguilles circulaires du temps
Des âmes, il encre grandiose symphonie
Aux notes en vibratos oscillants

Et, là, s’élève, délicate et silencieuse
Comme la poésie des chinoises ombres
La muse, rêvée, se faisant harpe pulpeuse
Cristalline sous le doigté de la nuit sombre

Perdues dans cet univers des incongruités
Sur la Voie lactée à pas de néant
S’unissent et se dispersent les impossibilités
Au-delà du visible, vagues échos du temps

La matinée est un cosmos du temps
Un éveil aux beautés de ses saisons
Et au chant de la muse au regard brillant
      L’éternel instant,
          l’infime grandiose,
                d’une vibrante passion

Voici ici une photo qui illustre d’une autre manière le double-sens de ce texte. ©2021 Natboudoir sur Instagram

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Corps célestes

Séparés par la nuit
Jusqu’au moment d’être …

Matinée

Elle flotte sur mes pensées telle la brume sur le lac au matin
Forme fantomatique à l’essence intangible mais parfumée de satin
Étendu sans contact, entendu silencieusement, elle est mystère
Nature blanchie de sa pureté vélique, elle inspire les souffles de l’air

Soleil

Il déverse son ardeur printanière sur la courbe de la Terre
De bras radiants tels des pinceaux colorant la vie planétaire
Brillantes ombres, vu aveuglement, il est clarté de l’ère
Chaudes caresses sur la peau, il insuffle les mouvements de l’air

Union

Ils se caressent dans une entrelacée étreinte intemporelle
Une légère danse de va-et-viens entre deux pôles aquarelles
Fresque lumineuse, silences emportés, ils sont un univers
Partenaires naturellement célestes, ils figent le temps éphémère

Fusion à n’en former plus qu’un
Pénétré dans son unicité
Augmenté de l’autre
S’étendre sur le bien de chacun

Une brume sous le soleil levant
© 2019 Benoit Champagne
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Goutte de mémoire

Tu es la goutte de pluie
Ruisselant sur ma mémoire
Les souvenirs, des ondes qui fuient
Comme des ombres dans le noir

De l’esprit, perdu, je touche
Une plume sur la vierge feuille
Où les mots, silencieux, se couchent
Comme la pluie sur le seuil

Liquide de vie, indispensable
Eau de nuit, aux matins fleuris
Tu es rosée d’un passé mémorable
Comme le vent après la pluie

S’étendre à l’infini sur le chant
De tes moults tempêtes
Des profondeurs, les vagues déferlant
Comme les saisons ne s’arrêtent

Reste, petite goutte
Reste goutte
Goûte

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Dreaming of Jinny

Perdu sur un chemin connu, de pas déchus du temps solitude, je découvre une salle de réception en préparation. 

Dans sa légèreté d’être, elle était là: désinvolte et affairée. Une abeille à créer des beautés pour cette festive soirée. Des regards croisés, des instants volés à l’éternité, éphémères mais bien ancrés, provoquaient le désir de s’éterniser près de cette présence enchantée.

La fête sera pour une autre âme chanceuse. Mais son éclat jailli déjà sur moi. Témoin de ces accolades amicales, visiteur que je suis, imprévu et impromptu, comme une présence invisible dans le tourbillon des fanions, mon regard désireux cherche son port. De mon rempart, puise le rivage de sa lumière. Elle perçoit l’envie mielleuse de ces lèvres désireuses.

Ses bras traversent le vide nous séparant pour venir cueillir mon désir, comme une fleur qui attend son soleil, les deux pieds dans le pré boueux du temps. Tendrement ses lèvres se déposent sur les miennes, l’accueillant avec la douceur d’une pluie chaude d’été, comme un voile calme qui s’étend en un tapis volant au-delà des nuages. Un léger recul, un regard, un accord et les visages s’approchent de nouveau, soudant ces lèvres fiévreuses. Les langues, délicatement et timidement, se font offrandes tandis que la main glisse sur la hanche, traverse la prairie pour suivre le canyon dorsal, du haut vers le bas et aux reins s’éteindre.

Les corps vibrant de cette parenthèse intemporelle, une promesse de voyage à reprendre sur un autre chemin plus velouté, sur un lit rêvé, dans une éternité inassouvie, se séparent en gardant l’essence du moment, le souffle enivré, la tête enrubannée.

Je quitte les lieux, la voyant dans sa tenue de soirée, une reine à la légèreté du papillon, ses hanches fertiles de désires, sa poitrine saillante d’assurance. Et son regard au creux de ma main, au chaud, dans l’attente d’un avenir lointain…

© Julee Hutchison Voir ici
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