Solitude givrée

Je suis la fumée informe d’un matin brumeux
La solitude me recouvre de son manteau sombre de l’hiver froid et d’ombres absentes
Comme des fantômes du passé qui font logis de mon esprit de vagues
Errer entre les branches d’arbres dévêtus, soumis sont-ils à la glace du temps

Les attentes vaporeuses et informes de la venu d’un nouveau printemps
Pressent le temps, cet unique compagnon silencieux
Existe-il seulement encore une saison sans brume ?
Où renouveau et prairie fleurie parfumeraient cet esprit tourbillonnant sans direction

Je sens le givre figer les émotions dans un passé fini
Dessiner des fresques de souvenirs sur les quatre murs de cette cage
De froid, isoler ce coeur battant au ralenti sur un chemin raccourci
Lumière d’azur où et quand dévoileras-tu la fenêtre sur un lumineux champs infini ?

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Le temps d’une saison

J’égraine les secondes
Sur le tapis du temps
Le balai du dernier moment
En fera un tas sur le monde

Je m’égards dans la forêt dense
Sous le pas des instants
De ce tapis insolent
Soufflé par cette danse

À son tour, chaque saison
La Terre tourne son temps
Fait fi de ses habitants
Dans cette éternelle chanson

Je marche le sentier
D’un pas patient et lent
La balai que j’attends
Au jour qui sera compté

Sombre fantôme invisible
Dans le silencieux isolement
Flotte au gré du vent
Revêtant ce masque paisible

Quel soleil trouvera mon jour
De forts rires d’enfant
Sur le sentier, bruyants
Et la chaleur d’été à mon tour.

Crédit photo : ©2016,2020 Benoit Champagne Photographe

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Fleuve

Lac

Un long fleuve tranquille
Dépourvu d’îles
Reflet de silence
Des échos sans présence
Où se foule le temps
Sous les pas sans mouvement
Y marcher, somnambule
Les pensées qui ondulent
Sur le miroir infini
Des passées nuits

Je déambule la mémoire
Sur ton fleuve miroir
Ta feinte lumière
Ce phare d’hier
Où voix et regards
Ne criaient gare
Scintille toujours
Des nuits d’amour
Mon être est défaillance
Baigné de ton silence

Ton bonheur, en primeur
J’écoute les clameurs
En bout de rivière
La nature est prière
Mon couplet s’efface
Mes reflets sans trace
Notre musique à nue
Son écho se tut
Tu es ce fleuve tranquille
Ce bonheur sans IL

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