Les ailes de papillons

Robe Papillons

Doigté léger
Le fil envolé
Des folles idées


Mains décidées
Défilent le collier
Des seins voilés


Regard porté
Sur le tracé
D’une vallée
Sensuellement dévoilée

Ailées
De liberté
La beauté
S’envoler

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Récolte

Je vois ton corps
Comme un voile
S’étendre sur mon rêve
Voler au vent
De mes divagations
Cette peau satinée
Se froisser sous les caresses

Je vois nos regards
S’égarer comme nos intentions
Comme des étoiles de jour
Invisibles mes toujours brillantes
Comme l’eau du corps
Ruisselle sur le vide
Des envies silencieuses

Je vois tes lèvres
Me parler de toi
De nous, sans dire mot
Lits veloutés
Ou s’étendent mes baisers
Délicates et enveloppantes
Elles soutirent le ruisseau de moi

Je vois nos hanches
Frôler la mort de la nuit
S’attiser au soir
Valser des musiques sans portées
Sous la clé de notre sol
Où tombent nos inhibitions
En un tango de passion

Vois-tu ce que je vois ?
Entends-tu ce que je voix ?
Joignons les passions
Jouons de nos partitions
Jouissons du moment moisson
Et la vie, récoltons

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Entre masques

Nous nous découvrons par le regard du touché
Les parfums des pores guident nos caresses
Se goûtent les effluves de rêves
Comme le temps glisse sur nos corps

Nous voyons l’inaudible en ouïs communs
L’indicible se fait bouche-bée
Dans cette danse aveugle
Nous, la somme d’une musique, valsons

Tous les sens tactiles éveillés
Nous baignent de cette ivresse
Où les découvertes n’ont de trêves
Que le temps qui esquisse nos corps

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Dreaming of Jinny

Perdu sur un chemin connu, de pas déchus du temps solitude, je découvre une salle de réception en préparation. 

Dans sa légèreté d’être, elle était là: désinvolte et affairée. Une abeille à créer des beautés pour cette festive soirée. Des regards croisés, des instants volés à l’éternité, éphémères mais bien ancrés, provoquaient le désir de s’éterniser près de cette présence enchantée.

La fête sera pour une autre âme chanceuse. Mais son éclat jailli déjà sur moi. Témoin de ces accolades amicales, visiteur que je suis, imprévu et impromptu, comme une présence invisible dans le tourbillon des fanions, mon regard désireux cherche son port. De mon rempart, puise le rivage de sa lumière. Elle perçoit l’envie mielleuse de ces lèvres désireuses.

Ses bras traversent le vide nous séparant pour venir cueillir mon désir, comme une fleur qui attend son soleil, les deux pieds dans le pré boueux du temps. Tendrement ses lèvres se déposent sur les miennes, l’accueillant avec la douceur d’une pluie chaude d’été, comme un voile calme qui s’étend en un tapis volant au-delà des nuages. Un léger recul, un regard, un accord et les visages s’approchent de nouveau, soudant ces lèvres fiévreuses. Les langues, délicatement et timidement, se font offrandes tandis que la main glisse sur la hanche, traverse la prairie pour suivre le canyon dorsal, du haut vers le bas et aux reins s’éteindre.

Les corps vibrant de cette parenthèse intemporelle, une promesse de voyage à reprendre sur un autre chemin plus velouté, sur un lit rêvé, dans une éternité inassouvie, se séparent en gardant l’essence du moment, le souffle enivré, la tête enrubannée.

Je quitte les lieux, la voyant dans sa tenue de soirée, une reine à la légèreté du papillon, ses hanches fertiles de désires, sa poitrine saillante d’assurance. Et son regard au creux de ma main, au chaud, dans l’attente d’un avenir lointain…

© Julee Hutchison Voir ici
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