Chapitre 2 – Elle fut soumise, au bon gré de cet homme qui lui semblait être un chêne. Mais réalisant finalement qu’il était ce bouleau, pliant aux saisons de ses propres passions, elle découvrait le vrai pouvoir qu’elle avait sur son écorce, de loin moins épaisse qu’anticipé. Allait-elle pouvoir vivre les saisons qu’elle attendait depuis le début de leur jeu ? Abandonnée dans l’attente, interdite d’expression, la flamme qui brûle ses reins et son ventre, expressions des désirs cachés comme un trésor de pirate, dont la map égarée ne serait retrouvée qu’avec patience et longues traversées. Elle était la feuille d’automne écarlate et flottante de légèreté avant d’être figée en un annoncé hiver qui semble toujours trop long. Cette saison qui sera une traversée de la vie, un désert en mouvance comme des eaux glaciales qui roulent sous le désir renfermé entre deux coups de pagaye pour progresser sur les moutons posés en autant de défis. Elle frémit à la simple idée de fléchir sur le chemin de la forêt ainsi allongée. Que ce duvet offert, lui soit réconfort apaisant ses attentes. Ces longs jours de noirceur. Ces longues heures sans secondes. Sa robe rouge glissant lentement sur ses épaules de statures solides, malgré son apparence d’amazone délicate. Sa robe dévalant sur sa poitrine ainsi dévoilée: jeune nature au terreau fertile et offerte comme la Terre donne la vie. Elle sent la puissance de cette douceur sur la chaire. Elle le sait maintenant, oui, elle en a la certitude: il est soumis à elle. Il est sous son emprise. Sacrifice humain sur l’autel de la luxure libérée, des passions gonflées comme le montgolfière libéré de son ancrage, traçant le ciel comme une plume d’encre de sang, rouge de fous désirs. Rien, non rien, ne saurait lui être refusé.
Son moindre souffle alimente les mouvements de celui qu’elle dirige comme une marionnette. Elle sent sa puissante envie décrire le chemin où tout chevalier s’inclinerait humblement dans l’abandon de la servitude. Mais même un abandon peut s’avérer fougueux; comme ces lèvres, si douces et si attentionnées aux moindres de ses frissons. Ces rives aux précipices où elle se laisserait flotter dans un vide tourbillonnant. Elles goûtent cette soie tissée de plaisir et d’envie. Cette chaleur tropicale au toucher, laisse une trace qui transporte l’imaginaire vers des contrés sauvages et inconnues. Jamais ce désir de le découvrir, cette aventure souffrante de bien-être, et ce qu’il saura imprimer sur son corps, sur ses pores, son esprit matinal qui survivra à cette nuit volcanique, n’avait pu être pressentie de manière si langoureuse.
Glissant sur sa poitrine, ces lèvres cachent une amoureuse: une ballerine qui execute une danse avec ces lèvres pour saisir et sculpter ses seins. Incapable de retenir ses soubresauts, les frissons parcourant son échine jusqu’à ses reins. Cambrant malgré elle son dos, sous la terrible douceur submergeant ses mamelons durcies de plaisir. Sa bouche fait l’amour à ses seins comme deux êtres en parfaite communion, synchronisant cette danse avec le rythme de leurs battements de coeur, comme un choeur parfaitement harmonisé.
Ces mains d’une ferveur peu commune, assurées mais délicieusement délicates, ouvrent la voie au son de sa propre voix, comme si l’un chantait l’autre. Mais lequel insuffle ce chant à l’autre ? Elle est incapable de le nommer. Simplement que la compréhension de chacun est fusionnelle et spontanée. Ces caresses parcourant tout son corps, découvrant le moindre frisson, traçant le trajet de leur amour et l’aboutissement d’une oeuvre majestueuse en préparation. Suivent, tels de fidèles compagnons, les mains se font éclaireurs à cette bouche, ces baisers, cette langue qui n’a de cesse de déguster cette peau de soie, cette peau de soir, cette peau des trop nombreuses fois oubliées. Les draps s’enroulant dans sa poigne, imposée par les chocs électriques parcourant son corps, alors que cet arbre descend son ventre, son nombril, centre des appels suppliants à plus, toujours plus, encore plus enlevant. Ces baisers découvrent la peau tendre de ses cuisses humides d’envie, alors que son sexe en pleine inflammation d’envie, se gonfle de l’attente souffrante du toucher. L’ultime moment approche. Elle le sent, elle le souhaite, elle le veut.
Alors que son terrain de plaisirs est légèrement effleuré par des doigts délicats, parcourant les rives enflammées de son antre, frottant d’amour les contours, ajoutant des baisers chauds, sur cette peau fragile, mince et tremblante de ses cuisses, elle rêve l’abandon. Doucement, les touchés glissent sur ses lèvres enflammées et humides alors que son corps se cambre de se sentir ainsi ravis à la terre comme la feuille écarlate capturée par un vent tourbillonnant. Ses sens ne trouvent plus la gravité, en suspension entre 2 éternelles secondes; corps libre dans un vide sidéral à la fois rempli d’astres célestes lui illuminant la noirceur trop longtemps couchée en elle.
Son bouton d’or aimé et cajolé comme un lingot en fusion, se gonfle sous ces touchers habiles et attentifs à ses moindres paroles corporelles. Car oui, son corps hurle d’un plaisir qu’elle ne peut camoufler plus longtemps. Et à l’unison, ses mouvements se joignent aux baisers progressant le long de son antre pour sucer ce bouton, l’embrasser d’une langue chaude, douce, humide et avec la fermeté tout juste souhaitée; l’embrasée en une passion telle une forêt tropicale se déversant sur son sexe.
Surprise, elle sens se glisser en elle, en éclaireur, ce visiteur venu presser son point de cascade, ce point qu’elle sent se durcir, se gonfler alors qu’une langue s’affaire à caresser l’extrémité externe ouvrant les vannes de cette humidité à peine contenue. Les frissons deviennent saccadés comme son souffle. Emportée. Vibrante. Possédée.
Elle explose sous ces baisers s’abreuvant de son plaisir, de son volcan libéré, sa cascade tropicale telle une fontaine à la brunante des jours inoubliables, ce torrent dévalant les monts de l’Olympe. Sa jouissance fut d’une telle puissance que tous deux en garderont des souvenirs imperméables. Allongés, côte à côte, avec comme couverture que leur seul bien-être, nu des aléas du jour, des saisons qui se suivent inlassablement, ils ne font qu’un jusqu’à ce que la Lune s’incline devant l’astre du jour. Sentant la caresse des rayons matinaux, elle se réveille, sortie de ce rêve qu’elle aurait cru vivre, qu’elle aurait voulu vivre. Elle reprend son souffle pour continuer son voyage, son canot de vie traversant les océans inconnus.
Un moka à la main, elle embrasse le ciel sur son chemin quotidien. Mais où est-il, ce doux océan ? Où es-tu ?
Une journée aux apparentes lassitudes; une quotidienneté lassante
Se prolongeant dans une froide soirée d’hiver glaçante
Elle marchait d’un pas oublié vers cette rencontre galante
Prise entre l’oublie des journées et la brise frissonnante
Elle entra dans le café bondé, au son de musique déchirante
Ce blues qui survolte les hanches négligées, comme une mémoire vieillissante
Elle le voit, assis, assuré; dans un complet à la coupe invitante
Prise d’un soudain vertige parfumé, elle comprends une envie grandissante
Peu se sont-ils dit, car les regards hurlaient déjà
Des discours hors saison, par leur chaleur d’annoncés ébats
Le vent dehors sifflant au rythme de ce blues, les enveloppa
Dans une réalité d’univers parallèles, les autres n’existant pas
Dans l’espace restreint, à l’abris des regards innocents
Sous un voile de non-dits, les mains jouaient le jeu des apprentis
Ceux qui apprennent le terrain, lisent du touché les malsaines envies
Comme la rondeur d’un sein, qui s’offre dans un humide dessein
Centimètre par centimètre de peau lu et paginé
Les pages tournent sur ce chemin aux multiples demains
Sous la table, cachées
La danse des mains
Elle présente sa cuisse légère, frissonnante sous le touché assuré
Oui, c’est assurément bon qu’elle lit dans ses propres frissons
Ces chocs qui montent en marées le long de son épine dorsale …
Qu’elle sait monter le long de son épine sous-ventral.
Telle une chandelle éternelle, de cire parfumée et chaude
Qu’elle sent du bout de ses doigts vagabonds, la flamme dandine
Au rythme de son pouls qui s’accélère
Tout comme leur souffle qui vaporisent l’atmosphère d’haletantes espérances !
Cette valse sous la table, chacun la vie comme un tango
Le coeur au blues, le corps au tango
Moment en suspension, enlevante tension du tempo
Frénésie des sens lacérés et sans mots
Ivresse publique; isolés qu’ils sont avec leur chaude peau
Elle sent son humidité briller sous le couvert
Gouté par les mots qu’il lui sert
Ses doigts, agiles vipères
Faufilant l’antre comme le tisserand du temps
Elle halte Elle hume Elle vrille Lui, papille
Ils virevoltent dans cette bulle sous les regards du blues
Chaque note se faisant écho d’une gamme mineur
Crescendo des sens majeur
Alors qu’elle sent sa poitrine gonfler sa blouse
Chaque frisson enfilé du touché
Oscille dans ses frétillants pieds
Dans ses escarpins de tango envouté
Ils claquent ce sol maintenant inondé
Elle halte Elle hume Elle vrille Lui, jubile
Un serveur s’approche, leur offrant l’apéritif pour la soirée
D’un regard complice, ils savent l’apéritif déjà consommé
Une soirée aux délices rêvés d’arôme persistante Se prolongeant dans une nuit réchauffée d’hiver glaçante Elle repartira dans la nuit étoilée, avec cette chaleur encore dans son antre Prise entre l’oublie des journées et la bise enivrante. Sous le silence du couvert … d’hiver