Amitié sonnante

Nous avons parlé, échangé.

Nous nous sommes reconnu, connu, inconnus convenus. Des regards et des paroles, des caresses sur le temps et sur les tempes tissent des liens de découvertes, au loin des couvertes. S’installe quelque chose, de quoi d’intangible, de quoi de serein, cette chose qui donne chaud au torse, mais des sueurs froides à l’espoir. Nous nous apprenons, ici notre première erreur, comme si entre ces inconnus pouvait s’enraciner un jardin de devenir, un champs de gaieté à perpétuité, alors que ces inconnus seront méconnus le temps venu. Déconvenues, ils seront.  Du moins, il y en aura toujours un. Celui qui cherchait, celui qui maladroitement espérait connaitre la paix, connaitre l’amitié, l’échange mutuel, la luxure. Cette simple mais complexe luxure; celle qui uni et divorce; celle dont on ne peut vivre sans, mais doit souvent vivre sans.

Nous avons parlé, échangé.

Jusqu’au moment de soi, être dévêtu, su à nu. Sans les barrières pour garder nos arrières. Nous protégeant dans ce plongeon si fière. Mais nous sauver, ne peut aucune prière. Non ! La peur de la perte nous réveille, la peur de post-solitude, de la servitude au vide des murs qui font la cage nous isolant de la vie qui se vie. La luxure serait-elle aussi pure que le chevalier puisse en survivre comme au champs ? Cette simple et complexe luxure; celle qui attise et courtise; celle qui flagelle la chair et nourrie la poésie. 

Nous avons parlé, échangé.

Au-delà de s’être découvert. Au moment de se dévêtir de ces vêtements, ultimes frontières. Dans les plans, tels qu’entendus, tels qu’attendus, tels que convenus, le temps est venu. Mais les merveilles touchées à l’âme, ces paroles, ces parcelles de rien, ces bribes du sien et du mien, forment ce nouveau rampart. Criant gare à l’instinct, au désir de cette luxure. Ce frein qui nous trouverait impure … ce manque de respect des liens éphémères gagnés pour les perdre dans le chemin du lendemain. Conséquence à cette simplement complexe luxure; celle qui anime, réanime; celle qui tue les lendemains à 4 mains. 

Nous avons parlé, échangé.

Nous sommes parties chacun de notre côté. Avec nos couvertes et nos découvertes. Toute une histoire qui sera un certain demain oubliée; du moins pour l’un et peut-être l’hôte. Parfois, il est mieux de ne pas connaitre ce qui ne peut être vécu. Ne pas pousser les liens au-delà du point où leur perte devienne le fardeau d’une vie lourde sans lien. Alors dans l’ignorance l’un demeure. L’hôte sait, dans sa solitude, la vie qu’il aura sauvé; et se meurt… Sans cette luxure; celle qui vient; celle qui va et vient …

Nous aurons parlé, nous aurons échangé …

 

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Pépin d’avenir

Ton pépin qui rassemble tout mon amour
      Toi, graine de vie
Croissance et miracle d’une saison qui court
      Toi, essence de ma vie
Ton chant en mon sein qui fait le troubadour
      Toi, musique de l’avenir
Je t’attend comme la semence de notre arbre
Cette forêt de bourgeons qui sabrent
La médiocrité de ses balafres
Semons les racines du temps
     Toi, et moi, ta maman.
À une amie …
Poète des pauvres et pôvre pouète
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De la mer au moulin

Un autre ruisseau qui s’efface dans la fertile terre 

Chaque pas vers la mer 

Est balayé du souffle du destin 

Tout disparait sans dessein


La vie tourne son moulin sous le vent du présent emportant les rêves et les espoirs d’un demain sans histoire, moulant le blé d’une moisson qui ne se récolte plus, laissée dans un champs aride et sans pluie, où même le soleil ne brille qu’indirectement et que le souffle ne chante que pour les fleurs et les arbres distants, réduisant au silence le buisson esseulé dans une forêt de quatre murs.


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Le sable de l’âme … enfin, quelque chose comme ça

Salut les ami(e)s ! 

Je fut absent de cette communauté pendant un certain temps. Je sais que mon dernier message ou statut était assez radical.

Je suis entré dans une tempête de sable tête première et me suis trouvé enseveli sous les grains chauds d’un sable si fin qu’il m’étouffait. La tempête fait toujours rage, mais, chose rare dans un désert, un ruisseau d’air coule son malt dans mes poumons asséchés. Suffisamment pour que le soleil apparaisse dans le creux des dunes et que brillent les fins diamants de sable toujours à me guetter, me harceler, me tester.

Parfois, les dunes sont de véritables montagnes que les vents ont sculptés par incessant polissage et de patience. Cette même patience que délivre le coeur d’un rayon lumineux éclaboussant son geyser chaud, réconfortant, imprévisible. Ce coeur qui bat peu importe qui l’écoute, qui le suit, qui le chante. Cette chamade que l’âme ne cesse de chanter et que personne n’entend. Cette horloge que la raison ne peut saisir mais qui la suit dans un inéluctable dessin fait de main de maître. Ces dunes, donc, parfois cachent la couleur du ciel, ombragent la forêt des ornements squelettiques qui jonchent le chemin qui m’est si difficile de suivre et de comprendre.

Mon désert, dans sa mouvance, dans son tourbillon, m’étourdit et me fait perdre contrôle de mes sens. Ce contrôle que nul être ne peut donner; que seul l’être assoiffé de sable chaud peut tenter de humer ses effluves. Parfois, dans un élan d’ensoleillement, je peux sentir le battement de cette musique qui dessine devant moi La porté sur fond de feuilles de parchemin. Dans ces moments, quelque peu calme, l’horizon ouvre son livre de mémoires et de dessins. J’entrevois alors des ondes, telles de longues vagues, lentement tracées des sentiers qui me sont ouverts. Il est possible alors de voir, au loin, parmi les innombrables bulles d’obstacles, l’horizon. Ah! les sommets !

Mais, il est facile de perdre pied dans ce sable ondoyant et mouvant. Les dunes sont plus facilement dévalées que conquises. L’eau me manque et la soif rend mon périple dans cette virevoltante mer de sable sec et aride, épuisant. Quelques oasis de vie, quelques mirages de voix célestes parsèment ce chemin. Vous, qui de voix, qui de geste, qui de mot, qui coi (!), étalez un lit de roses fraîches et humides sur un chemin improbable d’y trouver ce repos.

Les mots expriment dans un engrenage fragile et ensablé, échevelé même, ce que la voix ne pourra jamais souffler. Il faut du nerf pour avancer; malgré le combat incessant qui fait rage parmi les grains de sable d’un désert où la raison et le coeur sont séparés d’un univers de vide.

“Le Nerf de la paix est la guerre entre le coeur et la raison.”

Nul ne peut avoir raison, nul ne peut perdre son coeur; mais ensemble, ils doivent trouver le calme, la bénédiction, le souffle d’une mère volant et guidant son petit grain blanc. La route est longue et plusieurs dunes encore à surmonter. L’investissement de l’être est à la mesure de sa volonté; même si celle-ci peut parfois virevolter dans un tourbillon en retournant vers les dunes du passé et en perdant pied devant l’immensité de cette roue du temps.

Des élans, des cris, des pleurs dans le désert restent muets; sauf pour les oasis, les mirages portant vers soi la vie et la voix. Lorsque que béni de ces cadeaux, le petit grain de sable blanc se relève et reprend sa marche, reprend son dessin et se considère chanceux d’avoir CE désert ! ! !

Merci les ami(e)s. En direct de mon désert et échevelé de mon tourbillon cervicale 😉

Vaudelaire 
Poète des pauvres et pôvre pouète

mars 2009
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