Les matins perdus

Ce matin là, dans la valse valise des mémoires inscrites, ces touchés de peau transcrite, le coup de langue sans mot, nous étions le réveil. Pores glissant sur terrain humide comme rivière d’été, sillonnent les recoins de nos natures pour se toucher l’avenir. Le cri des feuilles frémissantes d’émoi au vent matinal, bruissement d’un drap d’herbes, parfumé de passion, enivre l’odorat de la faim. Comme un microsillon, se lire le relief du bout d’un doigt, danser la ronde voix, forte et profonde, des plaisirs des pressions exprimées. Prendre l’éternelle place des images gravées, mariées au sexe de l’univers, une beauté étoilée, une voie marché, couru … perdu.


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Draps

Ce paysage qui se dessine sous mon regard
Ces valons où se cachent les ébats de la nature
Ces souvenirs d’explorations à dos de bayards
Ombres semi-effacés, dessins de ces figures

Chaque plis, chaque frange, une évolution
Que la matinale lumière, de son revers, révèle,
Les mouvements de sol, emprise de passion
Témoins d’étreintes de sentiers bordés en louvelle

Contrejour jeune sonnant le glas des ténèbres
Chaleur du levée couché dans cette idylle
Sous la main vadrouilleuse se dessinent les vertèbres
S’éveillant sur cette nature dynamophile

 

 
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Morgane la fée

Sous la source coulant de ce sourire
Un pré de printemps au parfum de plaisirs
Mon regard vogue sur la rivière de votre terreau
Où se perdent les troncs les plus hauts
Forts de leur droiture
Ils perdent leur cime, leur toiture
Sous l’emprise de votre embrasé regard
Et plient l’échine, hagard
En offrande, leur racine
À ces lèvres assassines


Sous la source chaude de ce regard
Je perd mes repères, mon phare
Au gré du vent, des moutons blancs
Branche dérivant sur ce mouvementé océan
Dans le feu de ces cheveux
Mes mots violent mes voiles pour deux
En caresses impossibles
Mais de mains incorrigibles
En offrande, votre corps frissonnant
Comme la fleur de printemps

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Rémanence

Se réveiller dans un souvenir
Mur qui frappe comme pour me punir
Alors que je pourrais sentir
Sur moi la chaleur de ton désir
Etreinte étroite que je ne ‘cuisse’ fuir
Alors que sur mon lobe ton soupir
S’apaise de ses doux plaisirs
Souvenir
Pâtir
Partir
Dormir
Se lever, pour mieux revenir
Te trouver dans la nuit, s’y enfuir
Se réveiller dans ce souvenir
Mur qui revient, fidèle, pour me punir
Au son de ce chant que je respire
Étreinte souffrante sans déplaisir
Alors que sur mon oreille ne s’y trouve qu’un souvenir.

Vaudelaire 
Poète des pauvres et pôvre pouète


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