Et si…

Et si …

Mais,
     nous sommes deux solitudes isolées
     des continents de nos réalités

Mais, et si …
Un pont nous joignait
Ta délicate beauté me graciait
Comme le parfum d’une fleur
Dans un désert m’envoûtait
Et nos rivages, notre fresque, formaient

Mais,
     un chemin sans fin, la distance
     l’horizon, les regards, effaçant

Mais, et si …
Cette distance entre deux univers
Cet océan aux rives planétaires
S’oubliait dans un pré de candeur
N’était qu’un écho que nous oublions
Une route pour attiser la passion

Mais,
     le temps qui nous sépare
     deux horloges aux fuseaux épars

Mais, et si …
L’âge n’était pas ce frein
Un obstacle à ton regard caraïbéen
Une barrière à l’écoute de ton coeur
Se repousseraient les frontières
Sur notre temps de chimères

Mais,
     devant toi, humble, immobile
     les intentions silencieusement nubiles

Mais, et si …
La tentation m’envahissait
Au désir, emporté, je cédais
Mes lèvres sur ta nuque sans peur
Goûteraient, ton cou, d’ivresse
Mes doigts sur ta peau, en caresses

Mais,
     l’impossible des plausibles
     de ce rêve inaccessible

Mais, et si …
Répondait ton corps valsant
L’étreinte plus forte demandant
Le désir sur nous, rampeur
Les secrets du corps dévoilés
La rivière des passions se ferait agiter

Mais,
     le cadran de la vie résonne
     dans la réalité je me raisonne.

Et si …

©2011,2021 Benoit Champagne
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La mystérieuse

La mystérieuse brune
Dans l’air du crépuscule
Ombre sulfureuse
Spleen de nuit ténébreuse
Corps accords
Ses formes amphore
Que je m’abreuvasse
De ses audaces
Sur elle le livre écrit
Des jadis nuits
Où je pétris la chair
De son offrande sans prière

Tignasse longue
De moderne Joconde
Sous son regard diviné
Envies enflammées
Sa peau, ce chemin
Goûté de vagabondes mains
Son antre en bouche
La farouche
Valse-cascades
Son sexe bat la chamade
Ivres nous sommes
Au printemps de Perséphone
Ce rêve s’éteint
Doucement au levant matin

Des vapeurs, des fumées
Un désir ensemencé
Souvenirs informes
Encore sur l’orme
Retour au réel monde
Gravant quelques secondes
Dans la chair du papier
Encré au clavier
De ces mêmes mains
De lendemain
Encore brulantes
Des trépidation hurlantes

La mystérieuse brunante

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Je m’ennuie de …

Je m’ennuie de nos conversations, assis face à face, debout à côté de la voiture.
De voir ce sourire et ce regard brillant, en être empatture
Cette délicate voix qui écoute, et ce regard qui discours
De ces longues heures à ne pas voir le temps futur

Je m’ennuie de parler de tout et de rien, partageant nos inconnus et incongrus
Maintenant devant le rien qui, de nos rares échanges, est devenu
Apprendre avec attention de plus en plus sur ton vécu
Et de ces paroles libérées sur le divan, te mettant à nu

Je m’ennuie aussi de ces tendres baisers délicatement posés
Assise sur mes cuisses avec ta souple légèreté
Ces lèvres posées sur les miennes avec douceur et volupté
Tout en retenu, malgré la connaissance des dérapages anticipés

Je m’ennuie de ces, à peine perceptibles, mouvements de corps
Comme une vague qui graduellement submerge le phare
Réponse à la main du moindre frôlement de l’amphore
Ondulations tisonnières enflammant notre fjord

Je m’ennuie de ce désir qui monte, incontrôlable; en perdre force
Le regard fondant dans les ruisseaux imaginés de cette entorse
Toujours bien placées, bien dosées, attentionnées, les mains font morse
Au rythme du souffle qui chamade sous les délicates amorces

Je m’ennuie de cette forte volonté de prendre le contrôle
Ta main baladeuse, racontant ses péripéties au corps qu’elle frôle
Avec aisance l’ouverture insistante d’un pantalon geôle
S’y insérant avec gourmandise et y perdre contrôle

Je m’ennuie de ce plaisir que tu t’offres par tes déhanchements
Te frottant tout contre moi, nos lèvres enchâssées en amants
Ta fougue qui rugit comme la tigresse encagée trop longtemps
Libérant ton parfum qui enivre nos sens décadents

Je m’ennuie de cette bouche relâchée à la douceur du miel
Des ces yeux roulant comme la houle nous ensorcelle
Vagues de fond, de chaleur au toucher de tes mirabelles
Vers le jaillissement incontrôlable de ces incontrôlables décibels

Je m’ennuie de … 

Tu te souviens ?

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Sur les vallons

Sur les vallons de ton désert
Tu traces les sentiers de ton avenir
Ton éther murmure dans ta chair
Frissonnante de tous tes désirs

Le souffle sur la grande voile d’hier
Les tumultes pour te redéfinir
Demain se dressera, fière,
Tu seras de te voir jaillir

Le chant intérieur, réel geyser
Pour le salut d’épanouir
Esprit et corps, guerrières
Sur les vallons de tes plaisirs

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