Arc-en-ciel

Habillé de lumière
Ces parfums de paupières
Caresses de plaisirs offerts
Enivrée du corps
Baignée de l’amphore
D’une saison en son for
Intérieur de l’être
Lumineux de lettres
Fleuries de cette fête
Habillé de lumière
Rivière à paupières
Caresse feutrière
Enveloppant raison
D’un vêtement saison
Et coule une chanson
Béa de mots
Moment si beau

Fleurie le Sol en clé de Do
Crédit Photo: Kseniya Filtschew https://500px.com/photo/1127691/daniela-by-edelique
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Cueillir la feuille

Simplement là …

 

Elle était là, appuyée tout contre un bras de la nature, comme une feuille sans frisson.

Ses formes épousants le grand sage de la forêt en invitation à l’envelopper de sa chaleur qu’elle savait être très réconfortante et puissante. Des frissons naissaient à la base de ses nervures sous un vent de regard du ciel ouvert, sans nuage, dôme gris de lumière réchauffant le froid de l’hiver.

Elle pouvait ressentir la rugosité de son écorce, pilosité naturelle, presque bestiale chez ce majestueux chêne tout contre son limbe innervé d’être aussi près de …

Cela la réconfortait; qu’il fusse bien ce prince, aux longues mains délicieuses, prince de cette forêt d’êtres anonymes, ce prince qu’elle cherchait dans sa chute libre. Certes, il y avait ce roi, fort et prestigieux, unis qu’ils sont dans leurs fibres. Mais elle chutait, venu sa saison des couleurs chaudes, pour ce prince dont elle humait la sève se faufilant sous son écorce, se préparant à son hiver.

Mon regard, papillon aux couleurs de printemps, se posa alors sur son épaule;  l’épaule d’automne dénudée et attenante à ce bras, cet extension de mes ailes colorées et frivoles, réchauffant le vent d’hiver qui soufflait son haleine de blanc sur les nervures ainsi ouvertes à en faire durcir un mamelon  rougie d’envie de découvrir le chêne de son écorce, de saisir ce regard léger, l’effleurant  à peine  de cristaux de lumière. Ses frissons se répandaient alors sur tout son limbe, de tout son corps, d’être aussi près de …

Comme une cascade d’eau chaude venue des profondeurs de la source souterraine des envies, elle sent son corps se muter, prendre vie d’où émanent les chaleurs et les frissons d’une nouvelle saison en approche. Son limbe, devenu peau de chagrin sous laquelle s’écrivent les chapitres de chaque nouvelle sensation, attisée par les caresses du regard; mon regard. Si présent ce regard, si pressant ce ringard, à peine camouflées sont les intentions libidineuses, qu’elle souffre du touché qui se tarde, sentir cette écorce lui lacérer cette nouvelle peau, dénudée et énervée de tout part, offrant même le flanc de sa poitrine, cette rondeur polissonne et dressée pour l’attaque, impossible à parer.

De mes bras d’écorce ferme, elle est soulevée comme une feuille dans un tourbillon de passion, et nous dansons sous les cascades tropicales où se mêlent les saisons, fond la neige sur le balcon du printemps et virevoltent les couleurs de son automne. Elle frémit à chaque pas, chaque caresse, comme des morsures dans le temps qui ne cesse de freiner, les aiguilles de la vie arrêtées sur une pause musicale, lui dévorant la chair de l’intérieur. Dévorée qu’elle est d’être aussi près de …

Ses membres inférieurs, cuisses aux courbes de plage arrosée sous une marée incontrôlable, agrippent le tronc du prince, emportant le papillon et sa racine en un voyage au plus profond de leur être. Un voyage avec comme unique issue  la libération de leur découverte, un voyage qui sera de marques et de saisons, des souvenirs voguant sur les eaux d’une nature qui reprendra son cours, une partie de chêne, de prince, de papillon, de moi … en son sein.

Les rêves abriteront cette saison, cet été où aucun hiver, ni printemps, ni automne n’échappa. Le parfum de son écorce imprimé sur sa peau, son limbe redevenu la feuille de son roi, ses nervures pleines de sève bouillie, au goût sucré d’or, donnant des ailes d’avoir été aussi près … d’avoir été … d’avoir vécu … d’avoir … explosé …

Simplement là.

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Liberté pointée

Le regard ébahie, furtivement volé
Les délicats doigts l’emprisonnent
Sur ces lèvres de volupté
Fruits interdits d’un chant qui résonne
Sans réserve les toucher
Les gouter en la personne
Doux désir inavoué
Un oublie qui claironne
Sa volonté
À peine cochonne

Comment un regard pourrait résister
La honte d’un manque de pudeur
Devant offrande aussi salée
Le silence du murmure de la peur
Y perdre son doigté
Son équilibre mental en frayeur
Y prendre son péché
Sa langue de langueur
Chaleur en son corps cambré
Lèvres de pulpes pour gouteur

Rondeurs, courbes, pointes, couleur
Perfection de l’invitation
Un hiver s’y fond de douceur
Duvet de l’ange passion
La Clé Ô! baisers du cavaleur
Rose l’envie de parfum d’oraison
Chant silencieux d’une pudeur
Regrettée, comme la chaleur hors saison

Lèvres
Fumées
Libres
Désirées

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Dessiner

Glissant sur ton pré
Couché sur l’éponge de ta nuit
Traits ensemencés
Du digital grain gratuit
Une main sucrée
Trace notre vie

Vaudelaire 
Poète des pauvres et pôvre pouète


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