Le poids du monde perdu

Rivère Du Coteau

Pour toi, pour elle, pour vous … aux étoiles filantes.

J’étendrai un pré étoilé
Sous les pas bouleversés
Soutenant le coeur renversé
Roulant sur l’éphémère

Un creux d’épaule détendue
Sous la tête suspendue
Soutenant l’amour perdu
Du vivant éphémère

Je coulerai une fraiche rivière
Sous le froid de l’hiver
Soutenant de chaleur tes paupières
Se fermant sur l’éphémère

Un pont de bras tendus
Sous le poids du monde perdu
Soutenant de bonheur le temps suspendu
Perdurant l’effet mère

Rivère Du Coteau
Légers mouvements dans une nature dormante sous son manteau de froid
©2015 Benoit Champagne
Please follow and like us:

La mystérieuse

La mystérieuse brune
Dans l’air du crépuscule
Ombre sulfureuse
Spleen de nuit ténébreuse
Corps accords
Ses formes amphore
Que je m’abreuvasse
De ses audaces
Sur elle le livre écrit
Des jadis nuits
Où je pétris la chair
De son offrande sans prière

Tignasse longue
De moderne Joconde
Sous son regard diviné
Envies enflammées
Sa peau, ce chemin
Goûté de vagabondes mains
Son antre en bouche
La farouche
Valse-cascades
Son sexe bat la chamade
Ivres nous sommes
Au printemps de Perséphone
Ce rêve s’éteint
Doucement au levant matin

Des vapeurs, des fumées
Un désir ensemencé
Souvenirs informes
Encore sur l’orme
Retour au réel monde
Gravant quelques secondes
Dans la chair du papier
Encré au clavier
De ces mêmes mains
De lendemain
Encore brulantes
Des trépidation hurlantes

La mystérieuse brunante

Please follow and like us:

Je m’ennuie de …

Je m’ennuie de nos conversations, assis face à face, debout à côté de la voiture.
De voir ce sourire et ce regard brillant, en être empatture
Cette délicate voix qui écoute, et ce regard qui discours
De ces longues heures à ne pas voir le temps futur

Je m’ennuie de parler de tout et de rien, partageant nos inconnus et incongrus
Maintenant devant le rien qui, de nos rares échanges, est devenu
Apprendre avec attention de plus en plus sur ton vécu
Et de ces paroles libérées sur le divan, te mettant à nu

Je m’ennuie aussi de ces tendres baisers délicatement posés
Assise sur mes cuisses avec ta souple légèreté
Ces lèvres posées sur les miennes avec douceur et volupté
Tout en retenu, malgré la connaissance des dérapages anticipés

Je m’ennuie de ces, à peine perceptibles, mouvements de corps
Comme une vague qui graduellement submerge le phare
Réponse à la main du moindre frôlement de l’amphore
Ondulations tisonnières enflammant notre fjord

Je m’ennuie de ce désir qui monte, incontrôlable; en perdre force
Le regard fondant dans les ruisseaux imaginés de cette entorse
Toujours bien placées, bien dosées, attentionnées, les mains font morse
Au rythme du souffle qui chamade sous les délicates amorces

Je m’ennuie de cette forte volonté de prendre le contrôle
Ta main baladeuse, racontant ses péripéties au corps qu’elle frôle
Avec aisance l’ouverture insistante d’un pantalon geôle
S’y insérant avec gourmandise et y perdre contrôle

Je m’ennuie de ce plaisir que tu t’offres par tes déhanchements
Te frottant tout contre moi, nos lèvres enchâssées en amants
Ta fougue qui rugit comme la tigresse encagée trop longtemps
Libérant ton parfum qui enivre nos sens décadents

Je m’ennuie de cette bouche relâchée à la douceur du miel
Des ces yeux roulant comme la houle nous ensorcelle
Vagues de fond, de chaleur au toucher de tes mirabelles
Vers le jaillissement incontrôlable de ces incontrôlables décibels

Je m’ennuie de … 

Tu te souviens ?

Please follow and like us:

Le temps d’une saison

J’égraine les secondes
Sur le tapis du temps
Le balai du dernier moment
En fera un tas sur le monde

Je m’égards dans la forêt dense
Sous le pas des instants
De ce tapis insolent
Soufflé par cette danse

À son tour, chaque saison
La Terre tourne son temps
Fait fi de ses habitants
Dans cette éternelle chanson

Je marche le sentier
D’un pas patient et lent
La balai que j’attends
Au jour qui sera compté

Sombre fantôme invisible
Dans le silencieux isolement
Flotte au gré du vent
Revêtant ce masque paisible

Quel soleil trouvera mon jour
De forts rires d’enfant
Sur le sentier, bruyants
Et la chaleur d’été à mon tour.

Crédit photo : ©2016,2020 Benoit Champagne Photographe

Please follow and like us: