Goutte de mémoire

Tu es la goutte de pluie
Ruisselant sur ma mémoire
Les souvenirs, des ondes qui fuient
Comme des ombres dans le noir

De l’esprit, perdu, je touche
Une plume sur la vierge feuille
Où les mots, silencieux, se couchent
Comme la pluie sur le seuil

Liquide de vie, indispensable
Eau de nuit, aux matins fleuris
Tu es rosée d’un passé mémorable
Comme le vent après la pluie

S’étendre à l’infini sur le chant
De tes moults tempêtes
Des profondeurs, les vagues déferlant
Comme les saisons ne s’arrêtent

Reste, petite goutte
Reste goutte
Goûte

Ties Of Time

You are the rope that ties me in
The years around me counting
Ripples of time, sneakily crawling
As your desire knots on thy skin

Yet, the pain I’m feeling solely

This season of loving
An epilogue chapter in the writing,
For dreams of becoming
Forever under my skin

Time passing overly, not letting me be

Pleasure with thee, shall never be

Il fut un champs

Tu es cette éternelle fleur
Dans ce champs aujourd’hui disparu

Comment vivre, j’en ai peur
Sans ce chant une fois entendu

Fleuries ritournelles de cœur
Dans ce pan d’une vision aperçu

Un rayon de miel danseur
Sans ce vent de souvenirs perdus

Je vois encore ta lumière répandue

©2014 Benoit Champagne “Champs aujourd’hui disparu pour faire place à des usines 🙁 “

Dreaming of Jinny

Perdu sur un chemin connu, de pas déchus du temps solitude, je découvre une salle de réception en préparation. 

Dans sa légèreté d’être, elle était là: désinvolte et affairée. Une abeille à créer des beautés pour cette festive soirée. Des regards croisés, des instants volés à l’éternité, éphémères mais bien ancrés, provoquaient le désir de s’éterniser près de cette présence enchantée.

La fête sera pour une autre âme chanceuse. Mais son éclat jailli déjà sur moi. Témoin de ces accolades amicales, visiteur que je suis, imprévu et impromptu, comme une présence invisible dans le tourbillon des fanions, mon regard désireux cherche son port. De mon rempart, puise le rivage de sa lumière. Elle perçoit l’envie mielleuse de ces lèvres désireuses.

Ses bras traversent le vide nous séparant pour venir cueillir mon désir, comme une fleur qui attend son soleil, les deux pieds dans le pré boueux du temps. Tendrement ses lèvres se déposent sur les miennes, l’accueillant avec la douceur d’une pluie chaude d’été, comme un voile calme qui s’étend en un tapis volant au-delà des nuages. Un léger recul, un regard, un accord et les visages s’approchent de nouveau, soudant ces lèvres fiévreuses. Les langues, délicatement et timidement, se font offrandes tandis que la main glisse sur la hanche, traverse la prairie pour suivre le canyon dorsal, du haut vers le bas et aux reins s’éteindre.

Les corps vibrant de cette parenthèse intemporelle, une promesse de voyage à reprendre sur un autre chemin plus velouté, sur un lit rêvé, dans une éternité inassouvie, se séparent en gardant l’essence du moment, le souffle enivré, la tête enrubannée.

Je quitte les lieux, la voyant dans sa tenue de soirée, une reine à la légèreté du papillon, ses hanches fertiles de désires, sa poitrine saillante d’assurance. Et son regard au creux de ma main, au chaud, dans l’attente d’un avenir lointain…

© Julee Hutchison Voir ici