Les courbes de votre jardin que je caresse du regard
Joue contre la boite à souvenirs, je capte cette fraction d’éternité
Rose, ses pétales, sur le lit de couleurs, ouvertes au soleil clochard
S’y dresse en tuteur, ligne verticale vers le ciel, l’attestation du délicat touché
Rosée abondante et fraîche, offrande sous un soleil matinal, vantard
L’objectif pénètre cet univers, ne faisant qu’un avec ce dessein désiré
Des bras tendus de l’arbre, je cadre; fenêtre ouverte sur cet écart:
Ce jardin en danse, ondulations des reins du vent et de son gré
Explosion écarlate, cris de la nature, échos sur les courbes en remparts
J’immortalise ces caresses, souvenirs matinaux, les yeux émerveillés
De cette vision d’un tiers, magie des nombres et beauté des arts
Votre jardin cambré, offre aux passants ce spectacle coloré.
La basse ville
J’aimerais tant retourner sur les premiers pas, ceux qui ont foulé les vieilles briques dans l’innocence de la découverte sans hypothèse, ceux qui résonnèrent leur plaisir de découverte. Retrouver l’amusement du sourire sincère, sans voile des attentes, sans nuage des intempéries. Des pas sur la ville, sous les chaleureux réverbères jaunes d’un automne pourtant froid. Des pas dans les allées d’artistes, où peintures et chants font écho à l’unisson, ces pas de nuit. Ces regards d’enfants-adultes à peine sages, dans le plaisir de la création. L’espace d’un moment, humidité d’un après pluie, humidité d’une rosée d’octobre, humidité d’une gêne qui frissonne la découverte, l’espace de ce moment, dans cette bulle d’eau, flottaison d’êtres vus entre la vie et la vie, l’avis et l’amie. Nager de nouveau dans ce plaisir aux bas des marches où passants profitent du cliché de cette rencontre, immortalisent cette bulle dans un souvenir qui plus jamais ne sera.
J’aimerais tant revivre ces pas, ces premiers. Ces premiers qui devinrent trop vite des pas lourds. Des pas dans un sable se mouvant sous le poids pourtant léger du bonheur, desseins sous-jacents qui font perdre leurs pieds et crèvent la bulle d’eau.
J’aimerais tant m’enivrer de ce parfum de fleur, celle qui a foulé les vieilles rides dans l’innocence de la découverte sans hypothèse. L’eau de pluie, autrefois en rigolade entre les pierres du sol, maintenant en larmoiements sur le coeur de pierre. Le mélange de ce parfum avec le souffle du rire, ce parfois mêlé de ce par accident. Ces regards humant la création stimulante au rythme des tambours piétinés dans les allées d’une ville basse, mais pourtant illuminée.
J’aimerais vous retrouver, pas et briques, parfum et bulle, allées et regards. Quand le autrefois prend la place des parfois, les souvenirs s’agrippent aux regards de l’émoi.
J’aimerais tant remarcher ces pas…
J’aimerais tant …
J’aimais temps …
Vaudelaire
Poète des pauvres et pôvre pouète
Douce pluie de nuit
La pluie tombe en bruissements légers comme des cris de la nature jurant son plaisir d’une telle offrande
Je jure dans cet acte, en intrus devant ce bien-être où l’offrande nourrie plus le souvenir que la demande
Ce vent qui oublie d’amasser les sentiments sur son passage, porte néanmoins le parfum d’amande
Celle qui nourrie mon envie, cette protéine de la vie, jadis, sous la pluie gourmande.
Crépitements de rebondissements sous l’insistante résistance de cette force tombante
Sans qui, rien ne saurait être, sans qui, tout serait rêvé sans réalité probante
Le calme de la nature sous cette nourriture, rend béa toute expression ahurissante
Celle qui nourrie mon envie, cette émotion de la vie, jadis sous la pluie, gourmande.
Se retire de ma vue ce rideau naturel, déplacé vers d’autres lointaines contrées
Abreuvant de son théâtre, les témoins de ce spectacle, en prise avec leur impossible satiété
Ce chant qui s’amenuise sous le rideau, comme un point d’orgue à peine libéré sur la porté
Celle qui nourrie mon envie, cette oeuvre de la vie, demain, sans la pluie friande.
Vaudelaire
Poète des pauvres et pôvre pouète
Obsession
L’obsession est le couteau qui transperce l’inspiration;
Recouvre du voile noir de la nuit l’astre qui y perd sa raison.
Les images tatouées, marques du temps et des saisons,
Ne s’estompent et peignent de silence cette vide maison.