Elle flotte sur mes pensées telle la brume sur le lac au matin Forme fantomatique à l’essence intangible mais parfumée de satin Étendu sans contact, entendu silencieusement, elle est mystère Nature blanchie de sa pureté vélique, elle inspire les souffles de l’air
Soleil
Il déverse son ardeur printanière sur la courbe de la Terre De bras radiants tels des pinceaux colorant la vie planétaire Brillantes ombres, vu aveuglement, il est clarté de l’ère Chaudes caresses sur la peau, il insuffle les mouvements de l’air
Union
Ils se caressent dans une entrelacée étreinte intemporelle Une légère danse de va-et-viens entre deux pôles aquarelles Fresque lumineuse, silences emportés, ils sont un univers Partenaires naturellement célestes, ils figent le temps éphémère
Fusion à n’en former plus qu’un Pénétré dans son unicité Augmenté de l’autre S’étendre sur le bien de chacun
Perdu sur un chemin connu, de pas déchus du temps solitude, je découvre une salle de réception en préparation.
Dans sa légèreté d’être, elle était là: désinvolte et affairée. Une abeille à créer des beautés pour cette festive soirée. Des regards croisés, des instants volés à l’éternité, éphémères mais bien ancrés, provoquaient le désir de s’éterniser près de cette présence enchantée.
La fête sera pour une autre âme chanceuse. Mais son éclat jailli déjà sur moi. Témoin de ces accolades amicales, visiteur que je suis, imprévu et impromptu, comme une présence invisible dans le tourbillon des fanions, mon regard désireux cherche son port. De mon rempart, puise le rivage de sa lumière. Elle perçoit l’envie mielleuse de ces lèvres désireuses.
Ses bras traversent le vide nous séparant pour venir cueillir mon désir, comme une fleur qui attend son soleil, les deux pieds dans le pré boueux du temps. Tendrement ses lèvres se déposent sur les miennes, l’accueillant avec la douceur d’une pluie chaude d’été, comme un voile calme qui s’étend en un tapis volant au-delà des nuages. Un léger recul, un regard, un accord et les visages s’approchent de nouveau, soudant ces lèvres fiévreuses. Les langues, délicatement et timidement, se font offrandes tandis que la main glisse sur la hanche, traverse la prairie pour suivre le canyon dorsal, du haut vers le bas et aux reins s’éteindre.
Les corps vibrant de cette parenthèse intemporelle, une promesse de voyage à reprendre sur un autre chemin plus velouté, sur un lit rêvé, dans une éternité inassouvie, se séparent en gardant l’essence du moment, le souffle enivré, la tête enrubannée.
Je quitte les lieux, la voyant dans sa tenue de soirée, une reine à la légèreté du papillon, ses hanches fertiles de désires, sa poitrine saillante d’assurance. Et son regard au creux de ma main, au chaud, dans l’attente d’un avenir lointain…
Je suis la fumée informe d’un matin brumeux La solitude me recouvre de son manteau sombre de l’hiver froid et d’ombres absentes Comme des fantômes du passé qui font logis de mon esprit de vagues Errer entre les branches d’arbres dévêtus, soumis sont-ils à la glace du temps
Les attentes vaporeuses et informes de la venu d’un nouveau printemps Pressent le temps, cet unique compagnon silencieux Existe-il seulement encore une saison sans brume ? Où renouveau et prairie fleurie parfumeraient cet esprit tourbillonnant sans direction
Je sens le givre figer les émotions dans un passé fini Dessiner des fresques de souvenirs sur les quatre murs de cette cage De froid, isoler ce coeur battant au ralenti sur un chemin raccourci Lumière d’azur où et quand dévoileras-tu la fenêtre sur un lumineux champs infini ?