Draps

Ce paysage qui se dessine sous mon regard
Ces valons où se cachent les ébats de la nature
Ces souvenirs d’explorations à dos de bayards
Ombres semi-effacés, dessins de ces figures

Chaque plis, chaque frange, une évolution
Que la matinale lumière, de son revers, révèle,
Les mouvements de sol, emprise de passion
Témoins d’étreintes de sentiers bordés en louvelle

Contrejour jeune sonnant le glas des ténèbres
Chaleur du levée couché dans cette idylle
Sous la main vadrouilleuse se dessinent les vertèbres
S’éveillant sur cette nature dynamophile

 

 
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Between closeness

The river of intention flowing across this infinite space, as emptiness between millions of stars burning the black night into an immortal fire.
This space sensed, not seen, compressed, not eliminated. Down this hole we both fall as shooting stars across a burning sky.
A touch flowing in a diamond river, a kiss burning the forest down under, rising its nature to the Moon, crying for the wolf to end this twisting winds of words laid on fall leaves dressing this bed of fire.

Poète des pauvres et pôvre pouète

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Morgane la fée

Sous la source coulant de ce sourire
Un pré de printemps au parfum de plaisirs
Mon regard vogue sur la rivière de votre terreau
Où se perdent les troncs les plus hauts
Forts de leur droiture
Ils perdent leur cime, leur toiture
Sous l’emprise de votre embrasé regard
Et plient l’échine, hagard
En offrande, leur racine
À ces lèvres assassines


Sous la source chaude de ce regard
Je perd mes repères, mon phare
Au gré du vent, des moutons blancs
Branche dérivant sur ce mouvementé océan
Dans le feu de ces cheveux
Mes mots violent mes voiles pour deux
En caresses impossibles
Mais de mains incorrigibles
En offrande, votre corps frissonnant
Comme la fleur de printemps

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Cueillir la feuille

Simplement là …

 

Elle était là, appuyée tout contre un bras de la nature, comme une feuille sans frisson.

Ses formes épousants le grand sage de la forêt en invitation à l’envelopper de sa chaleur qu’elle savait être très réconfortante et puissante. Des frissons naissaient à la base de ses nervures sous un vent de regard du ciel ouvert, sans nuage, dôme gris de lumière réchauffant le froid de l’hiver.

Elle pouvait ressentir la rugosité de son écorce, pilosité naturelle, presque bestiale chez ce majestueux chêne tout contre son limbe innervé d’être aussi près de …

Cela la réconfortait; qu’il fusse bien ce prince, aux longues mains délicieuses, prince de cette forêt d’êtres anonymes, ce prince qu’elle cherchait dans sa chute libre. Certes, il y avait ce roi, fort et prestigieux, unis qu’ils sont dans leurs fibres. Mais elle chutait, venu sa saison des couleurs chaudes, pour ce prince dont elle humait la sève se faufilant sous son écorce, se préparant à son hiver.

Mon regard, papillon aux couleurs de printemps, se posa alors sur son épaule;  l’épaule d’automne dénudée et attenante à ce bras, cet extension de mes ailes colorées et frivoles, réchauffant le vent d’hiver qui soufflait son haleine de blanc sur les nervures ainsi ouvertes à en faire durcir un mamelon  rougie d’envie de découvrir le chêne de son écorce, de saisir ce regard léger, l’effleurant  à peine  de cristaux de lumière. Ses frissons se répandaient alors sur tout son limbe, de tout son corps, d’être aussi près de …

Comme une cascade d’eau chaude venue des profondeurs de la source souterraine des envies, elle sent son corps se muter, prendre vie d’où émanent les chaleurs et les frissons d’une nouvelle saison en approche. Son limbe, devenu peau de chagrin sous laquelle s’écrivent les chapitres de chaque nouvelle sensation, attisée par les caresses du regard; mon regard. Si présent ce regard, si pressant ce ringard, à peine camouflées sont les intentions libidineuses, qu’elle souffre du touché qui se tarde, sentir cette écorce lui lacérer cette nouvelle peau, dénudée et énervée de tout part, offrant même le flanc de sa poitrine, cette rondeur polissonne et dressée pour l’attaque, impossible à parer.

De mes bras d’écorce ferme, elle est soulevée comme une feuille dans un tourbillon de passion, et nous dansons sous les cascades tropicales où se mêlent les saisons, fond la neige sur le balcon du printemps et virevoltent les couleurs de son automne. Elle frémit à chaque pas, chaque caresse, comme des morsures dans le temps qui ne cesse de freiner, les aiguilles de la vie arrêtées sur une pause musicale, lui dévorant la chair de l’intérieur. Dévorée qu’elle est d’être aussi près de …

Ses membres inférieurs, cuisses aux courbes de plage arrosée sous une marée incontrôlable, agrippent le tronc du prince, emportant le papillon et sa racine en un voyage au plus profond de leur être. Un voyage avec comme unique issue  la libération de leur découverte, un voyage qui sera de marques et de saisons, des souvenirs voguant sur les eaux d’une nature qui reprendra son cours, une partie de chêne, de prince, de papillon, de moi … en son sein.

Les rêves abriteront cette saison, cet été où aucun hiver, ni printemps, ni automne n’échappa. Le parfum de son écorce imprimé sur sa peau, son limbe redevenu la feuille de son roi, ses nervures pleines de sève bouillie, au goût sucré d’or, donnant des ailes d’avoir été aussi près … d’avoir été … d’avoir vécu … d’avoir … explosé …

Simplement là.

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